L'Edit de la paulette 1604 : une marchandisation des finances royales sans marchand
Nicolas Pinsard  1, *@  , Yamina Tadjeddine  2@  
1 : Centre d'Economie de l'Université Paris Nord  (CEPN)  -  Website
CNRS : UMR7234, université Paris 13, Université Sorbonne Paris Cité (USPC)
UFR de Sciences Economiques, Université Paris 13, 99 avenue Jean-Baptiste Clément, F-93430, Villetaneuse. -  France
2 : Bureau d'Economie Théorique Appliquée  (BETA)
Centre national de la recherche scientifique - CNRS (France), université de Strasbourg, Université de Lorraine
* : Corresponding author

Le marché de la dette souveraine constitue l'un des secteurs les plus actifs et recherchés en matière de transaction financière. Pourtant, l'échange d'un titre de dette publique n'est en rien naturel et résulte d'un long processus social et politique. Notre thèse est de considérer l'instauration de la paulette en 1604 comme un acte fondateur de cette marchandisation car elle modifie les règles liées à l'octroi et la transmission des offices, augurant de la possibilité d'un marché où s'échange librement des charges et surtout parce qu'il permet la mise en place d'une évaluation publique régulière de cette charge L'édit de la paulette a déjà fait l'objet de travaux essentiellement de la part d'historiens (citons notamment Braudel (1966), Bien (1988), Descimon (2011)). L'article s'appuie sur un travail d'archives et de récoltes de données originales dans le fonds Sully des Archives nationales. Le concept d'arrangement marchand proposé par Callon (2017) constitue notre référence théorique en cela qu'il nous permettra de caractériser la nature des relations marchandes instituées. L'article est structuré en trois parties. La première revient sur une description de l'édit de la paulette. Les deuxième et troisième parties démontrent en s'appuyant sur la théorie proposée par Callon (2017) comment l'édit transforme l'office en agencement marchand.


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